Mercredi 30 octobre 2013
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Crée le 30-10-2013 08H00 | AFRIQUE REDACTION | REDACTEUR EN CHEF : ROGER BONGOS | SITE PANAFRICAIN |ACTUALITE NATIONALE, AFRICAINE ET
INTERNATIONALE. Mis à jour le mercredi 30-10-2013 - 08H10 PAR : XIBARU-ARTV NEWS
Enfants-soldats, familles déplacées, charniers :
une responsable de MSF décrit l’urgence humanitaire. Une situation extrêmement préoccupante. Alors que l’armée congolaise, épaulée par les Casques bleus,
inflige, depuis près d’une semaine, revers sur revers aux combattants rebelles du M23 dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC), les
populations locales éprouvent les pires difficultés pour s’alimenter, se soigner et se protéger des multiples violences. Francesca Mangia, chef de la mission de l’ONG Médecins sans frontières
(MSF), interrogée par Europe1.fr, en fait l’expérience quotidiennement dans cette zone du Nord-Kivu. “L’hôpital a besoin de matériel”.
L’équipe de 18 expatriés de Francesca Mangia travaille essentiellement dans la zone entre
Goma, le chef-lieu de la province du Nord-Kivu et Rutshuru, à 80 kilomètres plus au nord. “Il y a beaucoup de difficultés pour intervenir dans les endroits où les besoins humanitaires sont
nombreux”, déplore cette responsable de MSF qui a constaté une récente résurgence des combats de la rébellion du M23, ces tutsi congolais qui se sont “mutinés” en avril 2012.
“Ces combats ont coupé le seul axe qui permettait d’accéder à la ville de Rutshuru et donc
de ravitailler l’hôpital qui a besoin de matériel pour les anesthésistes, les chirurgiens”, constate Francesca Mangia. Heureusement, cette route a été rouverte depuis peu et le trafic a ainsi pu
reprendre sous la surveillance des fusils automatiques de l’armée. Des millions de familles déplacées. Pendant ce “black out”, les humanitaires ont poursuivi leurs activités de routine mais ils
ont dû faire face à une affluence de déplacés.
Des villageois de toute la zone qui sont arrivés à Ruthsuru pour trouver assistance.
Certains ont passé plusieurs nuits à l’église ou dans des paroisses car l’établissement de santé était submergé, a constaté MSF. Selon un récent rapport de l’ONU, le conflit aurait fait plus de 3
millions de déplacés à l’intérieur du pays et près de 44.000 Congolais auraient déjà fui hors du pays. “La population n’a plus les moyens de rester chez elle, de cultiver les champs pour gagner
un peu d’argent”, déplore Francesca Mangia.
Les habitants finissent donc par bouger tous les deux jours d’un village à l’autre, ce qui
n’arrange rien aux conditions sanitaires. Depuis quelques jours, la situation s’empire même du côté de Kibumba, une ville très commerçante tout près de la frontière rwandaise, car les déplacés
sont légions. “Il s’agit surtout de femmes et d’enfants. Ils manquent d’abris notamment pendant la saison des pluies, ce qui augmente la vulnérabilité de la population dont la situation
humanitaire est déjà dégradée”, renchérit Francesca Mangia.
Des blessés et des maladies infectieuses. Parmi ces victimes du feu : des civils blessés
“par balles ou par des éclats d’obus” qu’il faut prendre en charge et parfois, effectuer des “chirurgies lourdes”. Il y a aussi une recrudescence des problèmes de santé. MSF doit actuellement
faire face actuellement à une épidémie de paludisme. Francesca Mangia a dénombré près de 2.500 malades chaque semaine et ce, dans seulement deux centres de santé.
Dans d’autres établissements, MSF n’a pas eu accès aux dernières données du fait des
combats. “Il y aussi une augmentation des infections de l’appareil respiratoire qui sont aussi liées au paludisme, notamment chez les enfants de moins de cinq ans. Il y a aussi des problèmes liés
à la nutrition, comme des infections intestinales”, détaille Francesca Mangia.
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