Les lampions se sont éteints, le Forum International sur la liberté de Presse, pour les droits de l'homme et connu l'impunité a
tenu ses promesses. Un grand succès ! Les agents du Press Club ont suppliés gentiment les participants à vider la salle car une autre mise en place devrait se faire. Il est 20h45, lors que nous
quittons définitivement la salle le jeudi 27 mars 2014. Roger Bongos, Afrique Rédaction et Freddy Mulongo, Réveil FM International avions travaillé d'arrache-pied pour la tenue et la réussite de ce
forum en un mois. La diffusion sur les deux écrans géants du Press Club de l'interview de Tshivis Tshivuadi, Secrétaire Général de JED et l'extrait d'une minute du film "La République démocratique
du Congo, capitale mondiale du viol" par Paul Nsapu Mukulu de la FIDH ont été très émouvantes.
Freddy Mulongo lors de son discours d'ouverture. Cléa Kahn-Sriber, la responsable du bureau Afrique à Reporters Sans
Frontières (RSF), et à sa gauche Paul Nsapu Mukulu, le secrétaire générale de la Fédération Internationale des ligues des Droits de l’Homme (FIDH).
Freddy Mulongo. Photo Réveil FM International.
Freddy Mulongo après son discours cédant la tribune à Roger Bongos pour la modération de la première table ronde.
Photo Réveil FM international.
Youssef Zirem, journaliste et écrivain algérien et Freddy Mulongo. Photo Réveil FM International
Omer Kande, activiste des droits de l'homme, Philippe Kabongo M'Baya, théologien, pasteur et sociologue et Freddy
Mulongo. Photo Réveil FM International.
Allocution d'accueil et d'ouverture pour le Forum International sur la liberté de la presse, pour les droits de
l'homme et contre l'impunité:
Avant de commencer mon allocution, je voudrais vous demander de vous lever pour garder une minute de silence pour les
journalistes, professionnels des médias et activistes des droits de l'homme assassinés en République démocratique du Congo, Syrie, Ukraine, Irak, Libye, Afghanistan, au Sud Soudan, Mali et dans
d'autres pays à travers le monde.
Chère Cléa Kahn, Responsable du bureau Afrique de Reporters sans frontières
Cher Paul Nsapu Mukulu, Secrétaire Général de la FIDH
Madame la Sénatrice Brigitte Gonthier Maurin
Chers confrères, distingués invités et participants
Je voudrais remercier chacun d'entre vous d'être venu si massivement.
Je remercie profondément et du fond de cœur mon confrère, collègue et ami Roger Bongos avec qui nous avons travaillé
d'arrache-pied souvent en sacrifiant nos sommeils pour la tenue et la réussite de ce forum en un mois.
Nous remercions vivement la France, ce pays qui nous a accueilli et adopté mais surtout sur le fait que c'est la France qui a
initié la résolution au Conseil de sécurité des Nations Unies pour que le 2 novembre de chaque année soit une journée internationale contre l'impunité des crimes envers les journalistes.
Nous remercions les nations Unies de nous avoir extirpé du Congo mais aussi Reporters sans frontières pour son accompagnement
en France.
Notre Forum a pour thème: "Liberté de la presse, droits de l'homme et
contre l'impunité".
Nous sommes ici au Press Club de France à Paris non pas pour faire des incantations mais pour parler, dialoguer, partager et
échanger.
Notre démarche est légitime, démocratique et non subversive.
Parler sur la liberté de la presse, les droits de l'homme et contre l'impunité, c'est exorciser la peur qui habite en chaque
être humain pour mieux la transcender. C'est aussi briser le silence assourdissant, mieux l'omerta qui caractérise la République démocratique du Congo en ses violations massives des droits de
l'homme.
L'omerta sur le Congo est voulu voire imposé afin que ce qui se passe dans ce grand pays francophone au coeur de l'Afrique ne
soit pas connu du grand public.
Les autorités congolaises profitent du fait de cette omerta "loi du silence" pour zigouiller en toute impunité. Au fait, la
pancarte qui caractérise le mieux la République démocratique du Congo au jourd'hui: "C'est silence, on zigouille en toute
impunité" !
La démocratie, c'est le droit d'agir, de s'exprimer, de protester, de manifester, de se réunir, de voter...sans privilège de
naissance, sans privilège de fortune, sans privilège de diplôme ou même des réseaux. la démocratie, est un scandale pour toutes les tentations oligarchiques.
Tout ce qui est public doit être public. Le secret doit être une exception. Et le droit à l'information est
fondamental.
Or qu'avons-nous compris: En République démocratique du Congo, pour tuer l'information, on assassine les journalistes,
professionnels des médias et activistes des droits de l'homme. Seize journalistes ont été assassinés en treize ans !
Les discours larmoyants des politiques congolais après chaque assassinat d'un journaliste, professionnel des médias ou
activiste des droits de l'homme ne convainquent plus.
Les scénarios ont toujours été les mêmes. Tous les journalistes, professionnels des médias et activistes des droits de l'homme
ont été assassinés la nuit, à proximité de leur domicile. On a même retrouvé sur eux de l'argent, dans un pays où les soudards et barbouzes sont impayés. Ce qui veut simplement dire que les
commanditaires avaient misés gros sur leur tête.
Une fois assassinés, on arrête des lampistes innocents. On organise une mascarade de procès, souvent dans un auditorat
militaire où l'accès aux civils est limité. Il arrive aussi après l'effet du chanvre que les présumés assassins se rebiffent. Pour masquer les choses, la sentence a toujours été la condamnation
à mort ! Pendant ce temps, les commanditaires se pavanent et jouissent de l'impunité.
Nous voulons à travers ce Forum passer un message fort et clair que les crimes contre les journalistes, professionnels
des médias et activistes des droits de l'homme en République démocratique du Congo sont des crimes imprescriptibles et que les commanditaires doivent rendre de compte.
Pour être un bon journaliste en République démocratique du Congo, il faut être boutiquier de l'information, coupagiste et
thuriféraire du régime.
La République démocratique du Congo est le seul pays au monde où chaque sénateur, député, ministre...a son journal, sa station
de radio et sa chaîne de télévision. Le Pluralisme médiatique au Congo-Kinshasa est frelaté car le vrai pluralisme médiatique va de pair avec la pluralité d'opinions, la diversité d'acteurs et
intervenants.
Imaginez un monde sans droit d'informer, de rendre compte, d'enquêter, de contester ou d'exprimer une opinion. Un monde où les
ténèbres s'insinuent dans tous les coins et recoins de la vie, où la vérité est frappée d'anathème et où le pouvoir de la connaissance est tout simplement inconnu.
Imaginez ce monde sans liberté d'expression et sans personne pratiquement pour la défendre. un monde où l'impunité règne pour
des crimes innommables dont des millions de gens sont victimes. Des actes odieux qui réduisent au silence les détracteurs et sèment la peur et la violence arbitrairement. Des délits contre
lesquels les gouvernants ne veulent rien entreprendre, où la loi et l'ordre sont négociables et où la justice fait place à une spirale de répression cauchemardesque.
Un monde où les hommes et femmes sont bannis de leurs foyers et sont considérés comme des ennemis de l'Etat à la construction
duquel ils avaient consacré leur vie.
Un monde où la corruption touche les autorités, celles-là même qui sont censées protéger. Un monde ou votre voix n'est pas
entendue, votre opinion rejetée et votre intérêt bafoué.
Un monde où ceux qui défendent la vérité, informent et dénoncent la tyrannie sont pourchassés, emprisonnés, torturés et
réduits au silence.
Un monde où la peur des représailles est omniprésente, au détour de chaque ligne, où l'autocensure est la seule règle et
l'obscurantisme le seul maître.
Un monde qui qualifie volontiers les médias indépendants de fléau à éradiquer, où la pauvreté, la guerre, le viol, la
corruption, la traite d'êtres humains, l'esclavage et le génocide sont monnaie courante, mais n'ont pas le droit d'être couverts.
Chers confrères, distingués invités et participants
Vous et moi, qui sommes aujourd'hui, à l'instant même au Press Club de France à Paris, sommes chanceux car nous faisons partie
des 17% de personnes dans le monde qui jouissent d'une liberté d'expression sans restrictions. Cinq milliards et demi de personnes vivent dans un monde où la liberté d'expression n'existe
pas.
Une presse libre est au coeur du droit à la liberté d'expression fournissant une arme de premier plan lorsqu'il s'agit de
sauvegarder l'accès à la connaissance et à l'information dans l'esprit de l'article 9 de la Déclaration universelle des droits de l'homme.
Des médias libres, non coupagistes, non boutiquiers de l'information et non thuriféraires sont un moyen qui permettent de
faire éclater au grand jour tous les cas de violation de ce droit qui est le plus fondamental de tous. Elle montre que tout le monde, et pas seulement une minorité, a le droit de critiquer les
autorités, de leur demander des comptes, et le cas échéant de les traduire en justice.
En somme, la liberté d'expression est le premier de tous les droits !
En République démocratique du Congo, le pluralisme médiatique frelaté actuel ne permet pas à l'émergence des médias libres.
Nulle part au monde, on peut assumer des fonctions politiques et avoir son journal, sa radio et sa télévision.
La situation Berlusconienne à la congolaise doit interpeller chaque citoyen et conscience.
Chaque menace, chaque acte de violence, chaque arrestation arbitraire et inopportune, chaque assassinat d'un journaliste,
professionnel des médias et activiste des droits de l'homme constitue une régression sérieuse non seulement pour la protection des droits de l'homme en République démocratique du Congo, mais
aussi pour la réconciliation de la société congolaise.
A chaque fois qu'un journaliste, professionnel des médias et activiste des droits de l'homme est assassiné en République
démocratique du Congo:
Nous voulons des enquêtes indépendantes, crédibles, impartiales et publiques.
Nous voulons faire traduire en justice les responsables présumés, quel que soit leur rang ou leur
position.
Nous voulons des mesures disciplinaires contre les autorités et agents de l'Etat ayant abusé de leurs privilèges pour
des raisons partisanes.
Comme la majorité des journalistes, professionnels des médias et activistes des droits de l'homme sont assassinés en
période électorale, électorale et post-électorale.
Nous voulons des mesures préventives nécessaires, pour le bon déroulement des futurs scrutins présidentiel,
législatif, provinciaux et locaux.
Nous voulons la mise en place d'un "Observatoire sur la liberté de la presse, pour le respect des droits de l'homme et
contre l'impunité en République démocratique du Congo.
Nous souhaitons travailler avec des Ong outillés dans ce sens. Nous avons besoin d'un accompagnement et
encadrement.
La justice indépendante et non inféodée est un rempart dans une démocratie.
Nous espérons qu'à travers ce forum international sur la liberté de la presse, pour les droits de l'homme et contre l'impunité
que les idées et les résolutions qui seront prises feront en sorte que Floribert Chebeya, Fidèle Bazana, Pascal kabengulu, Louis Bapuwa, Franck Ngyké et son épouse Hélène Mpaka, Serge Maheshe,
Didace Namujimbo et autres ne sont pas morts pour rien.
Je vous remercie
Freddy Mulongo, Réveil FM International
L'un des organisateurs
Jean-Claude kalala Muayika, et Jean kalama-Ilunga. Photo Réveil FM International
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