Crée le 30-01-2014 - 08H00 | AFRIQUE REDACTION | REDACTEUR EN CHEF : ROGER BONGOS | SITE PANAFRICAIN |ACTUALITE NATIONALE, AFRICAINE
ET INTERNATIONALE . Mis à jour jeudi
le 30-01-2014 - 08H00 PAR : ARTV -NEWS
Manifestants à Kiev
Pour comprendre ce qui se passe à Kiev : imaginez un panier de crabes qui joueraient au poker menteur. Mensonges, mediamensonges, mouvements occultes en coulisses,
déstabilisations en tous genres, intimidations, effets de manche. Politiciens ukrainiens, politiciens de l’UE, activistes néofascistes de plusieurs pays, spindoctors de OTPOR/CANVAS et cie,
Bruxelles, Berlin, Varsovie, CIA, BND ... A tous les niveaux une absence totale de sincérité. Le parlementarisme dans ce qu’il a de pire. La diplomatie occidentale dans ce qu’elle a de plus
détestable. Tous tricheurs, tous menteurs …
En arrière-plan de cette mêlée confuse, le Kremlin, qui, lui, en bon joueur d’échec, ne participe pas au grand poker menteur. Mais tient en mains la seule carte
réelle, non truquée, du dossier : les 15 milliards de dollar dont l’Ukraine a besoin pour ne pas être en faillite en 2014 …
DOUBLE JEU A KIEV.
LE GRAND POKER MENTEUR DU PANIER DE CRABES UKRAINIEN …
Le Parlement discutait ce mercredi à Kiev de « nouvelles concessions à l'opposition, notamment d'une amnistie des manifestants arrêtés » pendant les
troubles en Ukraine, où la représentante de la diplomatie européenne, Catherine Ashton, tenterait « de concourir à une sortie de crise » selon les médias de l’OTAN. Une crise que les
politiciens de l’UE ont inspirée, alimentée, versant sans cesse de l’huile sur le feu. Terrible exposition de la duplicité de Bruxelles !
S'exprimant devant les députés à la reprise d'une session extraordinaire ouverte la veille, Léonid Kravtchouk, premier président de l'Ukraine après l'indépendance
en 199 - la version ukrainienne de Eltsine, un de ces politiciens corrompus qui a mis l’Ukraine à l’encans -a quant à lui, de manière un peu dramatique, souligné que son pays s'était retrouvé "au
bord de la guerre civile". Il s'est ensuite prononcé pour l'adoption d'"un plan de règlement du conflit", une intervention accueillie par une ovation de l'assemblée.
"L'opposition et le pouvoir poursuivent le dialogue pour sortir de la crise (...). Le gouvernement, pour sa part, est prêt à assurer les conditions nécessaires à la
stabilisation nationale", a dans le même temps déclaré le chef par intérim du gouvernement, le vice-Premier ministre Serguiï Arbouzov. C'était la première réunion du gouvernement, désormais
chargé de gérer les affaires courantes, depuis la démission mardi du Premier ministre Mykola Azarov, qui a entraîné celle de l'ensemble du cabinet, après deux mois de contestation en
Ukraine.
Pour Taras Berezovets, un expert politique interrogé par l'AFP, "la menace d'un recours (par les autorités) à la force demeure". "Pour le moment, ces pourparlers ne
sont qu'un moyen pour le pouvoir de gagner du temps en vue d'organiser un (tel) scénario de recours à la force", estime cet analyste, qui ne juge "pas possible pour les représentants des partis
d'opposition d'entrer au gouvernement". Car alors, et très probablement sans l’aide de Moscou, ce serait à l’opposition pro-occidentale de gérer la faillite annoncée. Terrible piège tendu par
Yanoukovitch à ses ennemis …
La seule solution, selon Taras Berezovets, est de "trouver un candidat indépendant" pour le poste de Premier ministre, en faveur duquel, tant les députés proches du
chef de l'Etat Viktor Ianoukovitch que de l'opposition pourraient voter, citant le nom du milliardaire Petro Prochenko, un oligarque ukrainien. Cet ancien ministre des Affaires étrangères qui a
fortune dans le chocolat, apparaît comme une personnalité de compromis, car il a travaillé aussi bien avec l'actuelle équipe en place qu'avec l'opposition.
Au milieu de ces « incertitudes », comme dit sans rire l’AFP, la diplomatie européenne avec son hypocrisie et sa duplicité. Lady Ashton, arrivée mardi
soir à Kiev après un sommet Russie-UE à Bruxelles largement consacré à cette crise, doit pour sa part s'entretenir avec Ianoukovitch, et les dirigeants de l'opposition, qui ont maintenu la
pression sur le pouvoir. Avec la bénédiction et les encouragements de Bruxelles !
Pour découvrir comment Bruxelles contribue à « pacifier la crise ukrainienne », relire mon édito :
LE COUP D’ETAT AYANT ECHOUE, USA ET UE PREPARENT LA DESTABILISATION DE L’ETAT UKRAINIEN
http://www.lucmichel.net/2013/12/12/pcn-info-le-coup-detat-ayant-echoue-usa-et-ue-preparent-la-destabilisation-de-letat-ukrainien/
Yanoukovitch joue la montre. Celui-ci a déjà lâché du lest mardi avec la démission du gouvernement et l'abrogation de lois répressives sur les manifestations, et
les députés doivent désormais débattre d'une amnistie des manifestants emprisonnés. Mais dans le même temps, le Parti des régions du président, avec semble-t-il l’appui du KPU, le puissant Parti
communiste d’Ukraine, organise des manifestations à Kiev, Odessa et Sebastopol contre cette amnistie.
« L'incertitude régnait encore mercredi quant aux conséquences de ces concessions sur le mouvement de contestation, marqué la semaine dernière par des
affrontements qui ont fait au moins trois morts » commente l’AFP. La démission du gouvernement est "une première étape", mais "ce n'est pas suffisant", a déclaré, dans un message transmis de
sa cellule, l'opposante emprisonnée (pour corruption et non délit politique) et ancien Premier ministre Ioulia Timochenko, une oligarque qui a fait fortune dans le gaz.
Le calme régnait mercredi matin dans le centre de Kiev recouvert d'une fine couche de neige, seule une poignée de militants de l'opposition
casqués et armés de bâtons "patrouillant" sur la place de l'Indépendance. La fameuse milice néonazie ‘Praviy Sektor’. Fameuse depuis que Libération (Paris) et The Guardian (Londres) lui
ont consacré leurs unes. ‘Praviy Sektor’ qui entend dépasser les néofascistes de Svoboda et les conservateurs d’UDAR (la version ukrainienne de la CDU-CSU de Merkel) sur leur extrême-droite. Mais
« Certaines des impressionnantes barricades érigées ça et là semblaient même à l'abandon » révèle l’AFP.
Mais, malgré des températures ancrées sous les -10 degrés, les contestataires restaient mobilisés, continuant de considérer pour certains que la seule véritable
"victoire" serait que le président Ianoukovitch abandonne ses fonctions.
Hors de la capitale, le siège de l'administration dans près de la moitié des régions de l’Ouest – base du nationalisme xénophobe et antisémite ukrainien - reste
occupé par les manifestants, qui réclament le départ des gouverneurs nommés par le chef de l'Etat. Mais, là aussi, la situation semblait s'être apaisée.
Consciente du piège, l'opposition a rejeté l'offre de Viktor Ianoukovitch de confier les rênes du gouvernement à l'un des ténors du mouvement de contestation,
Arseni Iatséniouk. "La démission de Ianoukovitch serait une mesure logique", a déclaré l'ancien boxeur Vitali Klitschko, l'un des autres leaders de l'opposition, proposant cependant de régler les
problèmes "un à un".
TROUBLE JEU A BERLIN.
LE ROLE NOCIF DE L’ALLEMAGNE EN EUROPE DE L’EST
Derrière le coup d’état rampant de Kiev on retrouve l’ombre pesante de Berlin.
La chancelière allemande Angela Merkel n’en a pas moins hésité à déclarer ce mercredi que « les personnes qui manifestent avec l'opposition en Ukraine
défendaient des valeurs européennes » et devaient « être entendues ».
Madame Merkel, qui a oublié visiblement Hitler, ferme donc les yeux sur le noyau dur des soi-disant « pro-européens » : les troupe
de choc néofascistes et antisémites de SVOBODA, l’ex ‘Parti National Social Ukrainien’ allié du FN, nostalgique des pogroms et des hordes bendéristes (1) de 1941-45. Dont les députés ont été élus
en octobre 2014 précisément sur un programme xénophobe … anti UE ! Et celles de ‘Praviy Sektor’.
Pour découvrir les « valeurs européennes » des partisans du ‘Maidan’ et des ‘Bendéristes’, relire mon édito :
LIBERATION (PARIS) EN AVEUX : LE ‘MAIDAN’ DE KIEV EST BIEN UNE INSURRECTION FASCISTE !
http://www.lucmichel.net/2014/01/24/pcn-info-liberation-paris-en-aveux-le-maidan-de-kiev-est-bien-une-insurrection-fasciste/
Derrière ces ‘bendéristes’, nostalgiques du fascisme ukrainien de Bendera, des pogroms antisémites et anti-polonais et des divisions ‘galiciennes’ de la Waffen SS,
on retrouve précisément les services spéciaux de Berlin. Et la grande ombre du ‘général gris’ Gehlen, fondateur des services spéciaux de la Bundesrepublik après avoir été le chef des réseaux
anti-soviétiques à l’Est du IIIe Reich. Le protecteur précisément de Bendera – exécuté à Munich après la guerre – et des néofascistes ukrainiens.
Il faut rappeler le rôle de l’Allemagne dans l’expansion de l’OTAN en Europe centrale et dans les Balkans. On connaît le jeu de l’Allemagne en Slovénie, Bosnie et
Croatie qui ont directement conduit à l’éclatement de la Yougoslavie en 1991-99. On voit aujourd’hui le rôle en pointe de Berlin dans l’affaire ukrainienne. Avec le ministre Guido Westerwelle et
le comte Lambsdorff au Parlement européen. Et le BND allemand qui traite depuis près de sept décennies les néofascistes ukrainiens (ou baltes).
Au cœur des manifestants de Kiev, avec les leaders du coup d’état rampant (dont le citoyen allemand Klitschkos, leader du Parti UDAR, porté à bout de bras par
Berlin), on se souvient du ministre allemand Westerwelle, abusant de son statut diplomatique. Le tout avec derrière lui le drapeau rouge et noir des néofascistes ukrainien, le même que celui des
bandes antisémites de Bandera en 1941-45. Déjà sous contrôle de Berlin …
Certains – au sein des Eurasistes russes de droite notamment – entretiennent encore des illusions sur un défunt « Axe Paris-Berlin-Moscou ». Ce qui était possible
il y a 20 ans ne l’est plus. La France de Sarkollande est rentrée dans l’OTAN et est devenue le meilleur allié des USA (c’est la réalité de l’Axe Washington-Paris). Et Berlin, à qui Washington
laisse entretenir les rêves géopolitiques des IIe et IIIe Reich, est le cœur de l’OTAN en Europe centrale, comme Paris l’est en Afrique …
AVERTISSEMENT SANS FRAIS A MOSCOU
A Moscou on vient de donner un avertissement sans frais à Kiev. On rappellera que la nouvelle « révolution de couleur » ukrainienne est né
« soudainement » de la décision, fin novembre, de Viktor Ianoukovitch de renoncer à signer un accord d'association en préparation depuis des années avec l'UE, qui aurait conduit
l’Ukraine au pillage et à la faillite, pour se tourner vers la Russie moyennant une ligne de crédit de 15 milliards de dollars et la baisse du prix du gaz (l’UE promettait 400 millions d’Euros
…).
A Moscou, et de retour de Bruxelles précisément , Vladimir Poutine, a fait savoir que la Russie allait « attendre la formation du nouveau gouvernement
ukrainien pour s'assurer qu'il y a lieu de mettre en oeuvre les accords conclus en décembre sur une aide de 15 milliards de dollars ».
"Attendons la formation du nouveau gouvernement ukrainien", a déclaré M. Poutine lors d'une réunion de travail, cité par l'agence publique Ria Novosti. Il répondait
au Premier ministre, Dmitri Medvedev, qui soulignait qu'il ne fallait mettre en oeuvre ces accords qu'après avoir pris connaissance de la composition du nouveau gouvernement. "Concernant la
nécessité de mettre en oeuvre tous les accords, nous devons le faire de manière réfléchie, et nous ne pourrons le faire de manière réfléchie que quand nous saurons quel sera le nouveau
gouvernement, qui y travaillera, et quels seront ses principes de travail", avait déclaré M. Medvedev.
Dans le grand poker menteur ukrainien, un seul joueur ne bluffe pas. Un seul tient en main la seule carte non biseautée, celle des 15 milliards de dollars qui
peuvent sauver l’Ukraine de la faillite. Les occidentaux le haïssent copieusement, les médias de l’OTAN l’insultent en premanence. C’est Vladimir Vladimirovitch Poutine …
Luc MICHEL
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