Vendredi 29 novembre 2013
5
29
/11
/Nov
/2013 07:28
Les médias européens citent ces jours-ci des passages de l’interview accordée par le Premier ministre britannique David Cameron au Financial Times et
consacrée au probème des migrations dans l’espace de lUnion européenne. Le chef du gouvernement s’est prononcé notamment pour la limitation des libres déplacements des citoyens à l’intérieur de
l’UE, ce qui est cependant un des ses principes fondateurs. En même temps, Bruxelles fait entendre un son de cloche bien différent.
Selon M. Cameron, la population de Grande Bretagne est « profondément préoccupée » par le flux de migrants en provenance de Bulgarie et de Roumanie. Le fait est
qu’à partir de janvier prochain, les habitants de ces pays ayant adhéré en 2007 à l’UE pourront bénéficier pleinement de leur droit de se déplacer librement à travers l’Union Européenne.
Pourtant, de l’avis de Cameron, les migrants de ces pays et des autres régions moins développées cherchent à s’établir chez leurs vosins prospères pour profiter
des allocations sociales élevées. C’est pourquoi, estime M. Cameron, il faut priver les migrants fraîchement arrivés du droit à l’allocation chômage pendant les
trois premiers mois de leur séjour dans le pays. Si le migrant ne trouve pas d’emploi au bout de six mois, le versement de l’allocation chômage peut lui être refusé. Cameron a proposé en outre
d’introduire des critères plus stricts d’attribution d’autres allocations sociales et de leur limiter le soutien public pour la recherche de logements. Les autorités doivent en outre avoir le
droit d’expulser ceux qui ne sont pas en recherche d’emploi.
La position de Londres sur la question de la soi-disant « migration la le misère » qu’on appelle aussi « le tourisme social », est bien connue.
Des experts comme Vladislav Belov, directeur du département des pays et des régions de l’Institut de l’Europe, prévoient, naturellement, un accroisement éventuel du
flux de migrants bulgares et roumains vers « l’Europe prospère » au début de l’année prochaine, mais n’y voient aucune menace :
« Certes, un certain nombre de ressortissants bulgares et roumains viendront proposer leurs services dans les segments correspondants du marché mais dans
des proportions rasonnables. Par conséquent, il n’y aura pas de pression excessive sur les marchés du travail des pays qui craignent l’arivée en masse des migrants. N’oublions pas pour autant que
le déficit de main-d'oeuvre se fait sentir en Allemagne et dans d'autres pays. »
George Galloway, compatriote du Premier ministre britannique et député du Respect Party de Bradford West, a fait une déclaration assez significative dans son
interview au Financial Times qui détonne sur les propos de M. Cameron :
« Ce sont les hommes les plus jeunes et dynamiques qui viennent chez nous des pays d’Europe Centrale et de l’Est. En effet, il serait bête de croire que la
Roumanie ou la Bulgarie nous envoient des fournées de retraités. Les migrants polonais nous ont beaucoup aidés dans le temps. Si la plupart des Polonais se sont établis en Grande Bretagne, c’est
parce que nous avons alors adopté une législation qui s’y prêtait. Ces hommes et femmes ont apporté une grande contribution à l’économie de notre pays. »
Certains experts simplifient les choses en se posant la question suivante : qui sont plus proches des Européens, leurs voisins « pauvres » mais présentant des
similitudes civilisationnelles et culturelles, ou ceux qui viennent des continents lointains mais qui bénéficient parfois d’un accueil autrement chaleureux ? Par ailleurs, ces questions relèvent
plutôt de la rhétorique.
Derniers Commentaires