Caritas staff member talks with former child soldiers at a centre in Massisi. Photo: Taylor Toeka, Caritas
Goma
Rédigé en 2000, le Protocole facultatif à la Convention relative aux droits de l’enfant est entré en vigueur il y a 10 ans. Mais, en République démocratique du Congo (RDC), les enfants sont des proies faciles pour les groupes armés.
A Rubaya, localité située à 60 km à l’ouest de Goma, un homme tient un talkie-walkie. Il fait partie d’un groupe armé qui contrôle cette zone minière. A ses
côtés, des ″kadogo″ armés, ces enfants-soldats appréciés par des chefs rebelles à l’est de la RDC. ″Ils sont naïfs, obéissants et fidèles″,
s’en félicitait un commandant rebelle à Masisi.
Le recrutement et l’utilisation illicites des enfants dans les groupes armés restent une réalité alarmante à
l’est de la RDC. Depuis le début de cette année jusqu’au 30 novembre, Caritas Goma a réunifié 771 enfants (dont 18 filles) associés aux forces et groupes armés à leurs familles. En cette même
période (janvier-novembre 2012), la Caritas diocésaine a pris en charge 722 nouveaux enfants sortis des rangs des rebelles. Ces nouveaux recrutements ont atteint leur paroxysme à partir du mois
de mai, avec la généralisation des combats sur tous les fronts : armée contre rebelles ou rebelles contre rebelles.
En fait, séparer les enfants des forces et groupes armés est au centre d’un programme que Caritas Goma exécute
depuis 2004, grâce au financement de Caritas Allemagne. Pour se faire, la Caritas diocésaine mène de sensibilisation auprès des officiers militaires et des cadres de base (autorités locales et
acteurs de la société civile) sur les droits de l’enfant. Une approche qui pousse ces officiers à libérer les enfants pour les confier aux Centres de transit et d’orientation (CTO) de Caritas
Goma par le truchement de la Mission de l’Onu en RDC. Après 3 mois dans un CTO, un ex-enfant soldat saisit une seconde chance : reprendre ses études (pour celui dont l’âge correspond un peu à
sa promotion scolaire) ou apprendre un métier.
Dans une zone qui grouille de groupes armés, certains enfants séparés d’une milice sont encore utilisés par d’autres. Pour renforcer sa lutte contre ce cercle
infernal, Caritas Goma a, avec le financement de l’UNICEF, mis sur pied le Programme MRM 1612, qui permet aux encadreurs des CTO et aux animateurs Justice et Paix de documenter les violations
graves des droits de l’enfant. Ce Programme associe toutes les communautés de la région à la recherche de l’information sur les violations graves des droits de leurs enfants.
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