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Crée le 30-01-2013 10H20 | AFRIQUE REDACTION | REDACTEUR EN CHEF : ROGER BONGOS | SITE PANAFRICAIN |ACTUALITE NATIONALE, AFRICAINE ET INTERNATIONALE. Mis à jour le mercredi 30-01-2013 - 13H30 PAR : LE POTENTIEL
Négociations avec le M23
Vouloir une chose et son contraire, voilà l’attitude affichée par le gouvernement congolais face à la crise dans l’Est du pays. Il s’est distingué par des
déclarations qui montrent qu’il se dédit, se contredit et finalement tourne en rond. Tantôt, il considère le M23 comme un interlocuteur valable ayant des revendications légitimes à faire
entendre, tantôt il le fait passer pour une force négative appelée à être neutralisée par la Brigade spéciale d‘intervention dont la mise en œuvre reste controversée. Ce ballotage criant
embarrasse certains amis et partenaires de la RDC qui, désabusés, risquent de se laver les mains à l’instar de Ponce Pilate.
Faut-il une thérapie de choc pour que Kinshasa quitte son euphorie et comprenne que la « realpolitik » mise en place dans la région des Grands Lacs par des
Anglo-Saxons ? Beaucoup d’observateurs avisés répondent par l’affirmative. Ils y voient un passage obligé pour ramener le gouvernement à réajuster son approche par rapport à la crise qui a élu
domicile dans l’Est du territoire national.
Au vu de la stagnation observée à Kampala où se tiennent depuis quasiment deux mois des discussions entre la délégation du gouvernement et celle du M23, Kinshasa
est appelé à se débarrasser de pesanteurs qui lui ôtent toute autonomie d’action et d’initiative propre. On l’a vu, les organisations sous régionales, notamment la SADC et la CIRGL, l’ont
obnubilé au point où il joue désormais le jeu des ennemis de la République.
Chaque fois que Kinshasa tente d’élever la voix pour protester ou relever des impairs dans l’application de certaines mesures prises au niveau de ces organisations
sous régionales, il rentre dans ses petits souliers et dit amen à la manière des ouailles face à leur évangéliste.
C’est à se demander s’il n’est pas quelque part sermonné par le grand prêtre Paul Kagame ou son compère Yoweri Museveni. Ce sont eux qui ont imposé lés négociations
entre le M23 et Kinshasa, même si ce dernier redoute la terminologie pour ne pas perdre la face dans l’opinion.
En leur qualité de gendarmes de la région des Grands Lacs, ils veillent au grain, dictent aux protagonistes en présence dans la capitale ougandaise la ligne de
conduite à adopter. Il n’est pas besoin de rappeler tous les saute-moutons qui ont émaillé ces fameux pourparlers que Kinshasa aime à désigner sous le vocable de simple « écoute » alors qu’il
s’agit des échanges, des discussions souvent très chaudes.
Mutinerie au départ, le M23 méritait une cour martiale. Ses parrains lui évitent la sentence et en font une rébellion surarmée, capable d’en découdre avec l’armée
régulière. Après une démonstration de force, le M23 devient une force politico-militaire se prévalant d’une vision nationale.
Le point de mire ayant été atteint avec la prise la ville de Goma. Le fait dépasse l’entendement et la communauté internationale s’en mêle, particulièrement l’Onu
qui initie une enquête dont les conclusions prouvent que le M23 n’est qu’un bras exécuteur du régime de Kigali, en complicité avec celui de Kampala.
Des amis de la RDC, au premier rang desquels se trouvait la France, se mobilisent, sidérés par cette implication trop visible du Rwanda aux côtés du M23 dans
le conflit. Ils initient une résolution au Conseil de sécurité des Nations unies afin que le Rwanda soit sanctionné par rapport à son implication avérée.
Malheureusement, l’initiative est brisée dans l’œuf par les parrains du M23 qui font vite de récupérer le dossier au niveau de la CIRGL. Une tripartite
RDC-Rwanda-Ouganda est tenue dans la précipitation. A l’issue de celle-ci, l’on a fait croire au monde que les différends entre les trois voisins étaient dissipés et des rencontres allaient se
poursuivre pour explorer des pistes de solutions.
Dans la foulée, Kinshasa s’est laissé berner. Il est contraint à accepter des négociations avec le M23, soi-disant pour donner lieu à une trêve aux affrontements
armés. Or, c’était un attrape-nigaud. En acceptant cette approche, Kinshasa reconnaissait par la même occasion que la crise dans l’Est de la RDC était interne ou, comme ne cesse de le dire
Kigali, congolo-congolaise.
Cette décision de la tripartite a eu le malheur d’être entérinée par d’autres chefs d’Etat de la CIRGL avant que la UA ne donne son quitus.
A l’occasion, le gouvernement s’est empressé à développer un discours de rapprochement et de bon voisinage dont il peut rougir aujourd’hui si on le lui balance à la
figure. Pourquoi ? Les amis et autres partenaires de la RDC devenaient de trop dans une crise présentée soudainement comme interne.
Réunis à Kampala, le gouvernement et le M23 ont mis quasiment deux mois sans arriver à faire avancer leurs discussions. Le malaise est tel que, devant quitter
Kampala pour Addis-Abeba , le chef de la délégation gouvernementale est obligé de déclarer qu’il ne voyait plus la nécessité de poursuivre les négociations avec le M23, un groupe armé indexé par
des rapports des experts de l’Onu.
La vérité c’est qu’il avait compris que rien ne sortirait de Kampala où la main noire du duo Kagame-Museveni tire toujours les ficelles en coulisses. Le M23 se
comporte comme un gamin qui, tantôt se montre exigeant, tantôt se veut flexible. C’est le cas du cessez-le-feu qui a failli capoter les pourparlers avant que le M23 ne revienne sur sa
décision.
S’agissant de la Force internationale neutre dont le commandement revient à la Tanzanie, l’Onu n’a pas été dupe du tout ; aussi l’avait-elle accueillie avec des
pincettes. Cela puait le piège à mille lieues. Sans tarder, les Nations unies ont procédé à des correctifs sur la forme, le fond et le mode opératoire. Finalement, le secrétaire général Ban
Ki-moon en a fait une Brigade spéciale d’intervention placée sous le mandat de la Monusco.
Pris de court, les comploteurs se sont dévoilés. Rusés, Kigali et Kampala ont laissé Pretoria et Dar es-Salaam se faire leur porte-voix en exprimant des réserves
sur le texte d’accord de paix préparé par les Nations unies. Ils ont aligné des arguments de pacotille. La Tanzanie craint de perdre le commandement de la force tandis que la RSA prétend que le
texte de l’accord de paix n’a pas été suffisamment expliqué à la SADC.
Et pourtant, les observateurs avisés ne sont pas du tout surpris. Ils se souviennent de la déclaration faite en son temps par le ministre rwandais de la Défense
dans une interview accordée à notre consœur belge Collette Braeckman du Soir. Le général Kabarebe ne croyait pas en la mise en œuvre effective de la Force internationale neutre. Initiateur, il
connaissait les limites et les obstacles majeurs à la matérialisation de cette force.
C’est ce moment marqué par une évolution en dents de scie bloquée depuis lundi dernier par les réserves émises à la mise en œuvre de la Brigade spéciale
d’intervention des Nations unies que des membres de la délégation gouvernementale choisissent pour faire des déclarations qui montrent qu’ils sont en déphasage avec les motivations réelles qui
sous-tendent cette crise récurrente entretenue dans une partie du pays où se trouvent concentrées les « terres rares » qui font courir le monde.
Vouloir trouver un terrain d’entente avec le M23 que des rapports des Nations unies considèrent, à juste titre, comme une force négative au même rang que les FDLR,
dénote un ballottage dans l’attitude de Kinshasa. Le problème c’est de savoir sur quoi se fonde cet optimisme alors que le M23 consolide ses positions dans le Nord-Kivu depuis
le déclenchement des hostilités.
A quel jeu joue Kinshasa ? La question est maintenant sur toutes les lèvres. Que va-t-il se passer après les conclusions de Kampala ? Kinshasa ne le dit pas ; il ne
veut pas en entendre parler. Comment va-t-il laisser la Brigade spéciale d’intervention traquer un groupe armé avec lequel il a signé des accords ?
Le gouvernement devrait clarifier sa position s’il tient vraiment au soutien de ses partenaires pour éradiquer, une fois pour toutes, ces forces négatives qui
sèment la désolation dans la partie Est du pays.
C’est donc avec raison que, depuis le début de cette crise, certaines langues déplorent cette attitude très ambigüe du gouvernement qui se drape tranquillement dans
un silence coupable alors que la situation humanitaire se dégrade de plus en plus dans l’Est du pays.
Sur le raté enregistré lors du 20ème sommet de l’Union africaine, Kinshasa n’a pas osé condamner ni les Etats qui se sont réservés de signer l’accord de paix, ni le
Rwanda et l’Ouganda qui servent de base arrière à cette situation d’insécurité en RDC.
A tout prendre, le deal qui se tisse entre le gouvernement et le M23 passe pour une aventure de mauvais goût que les Congolais ne sont pas prêts à
accepter.
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