Crée le 30-04-2013 13H10 | AFRIQUE REDACTION | REDACTEUR EN CHEF : ROGER BONGOS | SITE PANAFRICAIN |ACTUALITE NATIONALE, AFRICAINE ET INTERNATIONALE. Mis à jour le mardi 30-04-2013 - 13H20 PAR : LA PROS

Le siège de l’Union pour la Démocratie et le Progrès Sociale (UDPS), à Limete Pétunias, s’est transformé en un haut lieu de réflexion sur la démocratie en République Démocratique du Congo. A l’occasion du 23ème anniversaire de l’instauration de la démocratie en RDC, la ligue des jeunes de ce grand parti politique dont l’histoire reste indissociable à cette phase importante de l’évolution politique du pays, a organisé une conférence-débat le samedi 27 avril dernier. C’était une grande rencontre d’échanges enrichissants qui a mobilisé combattants et cadres de différentes structures du parti cher à Etienne Tshisekedi. Plusieurs intervenants ont analysé, froidement, l’état de la démocratie dans l’ex-Zaïre, 23 ans après. De la Conférence Nationale Souveraine aux élections de 2011, en passant notamment par l’arrivée de l’AFDL, du dialogue de Sun City et aux élections de 2006, rien n’a été oublié.

En présence du Secrétaire Général, Bruno Mavungo, les orateurs ont entretenu, sur plusieurs thèmes, un auditoire constitué des combattants. Norbert Yamba Yamba, de l’école du savoir du parti, n’a pas eu la tâche facile face aux udépésiennes et udépésiens en s’étendant sur «l’exercice des principes et des valeurs démocratiques au sein de l’Udps ». Cette autocritique a suscité un débat houleux, d’autant plus que l’intervenant n’avait pas mis sa langue dans la poche pour parler de certaines failles constatées au sein de cette formation politique. «C’est ça la démocratie !», s’exclame un combattant, au milieu de la foule. Dans son intervention, le Directeur de cabinet du Président national du parti, Albert Moleka, s’est attelé sur «le sens de la lutte non armée en RDC ». Convaincu du fait que la construction de la démocratie ne peut se faire dans le sang, il a donné trois conditions de la lutte non armée : la primauté de la loi, l’absence de la violence et la présence d’un leader. Quant à elle, Denise Mukendi, Présidente de la ligue des femmes, s’est basée sur « le rôle de la femme dans le processus démocratique en RDC » avant que Fabrice Bakalufua, Ier Vice-président de la ligue des jeunes, ne parle d’un thème poignant : ‘’le condominium Rwando-Burundo-Ougando-Tanzanien’’.

Allusion faite aux voisins prédateurs des richesses RD. Congolaises. Toute l’histoire du processus démocratique a été rappelée par Jean-Marie Vianney Kabukani, Secrétaire National du parti. Après diverses interventions, les combattants ont participé au débat par des réponses. Ce qui a suscité un échange fructueux, mêlé de brèves tensions, mais qui s’est soldé en toute quiétude et satisfecit. Pour rappel, le 24 avril 1990, Mobutu cède aux pressions nationales et internationales en consacrant le multipartisme. Cette décision marque le début de l’expérience démocratique d’un pays qui a passé 25 ans dans la pensée unique. L’Udps, seul parti politique, hormis le MPR, à exister depuis 1982, a le mérite d’être compté parmi les forces internes qui ont provoqué ce tournant décisif. Malgré ce grand rôle précurseur joué dans l’instauration de la démocratie, la sœur aînée de l’opposition peine à prendre les commandes du pouvoir, jusqu’à ce jour. Les dernières élections présidentielles ont classé son candidat, Etienne Tshisekedi, à la deuxième position, après Joseph Kabila. Ces résultats proclamés par le CENI (Commission Electorale Nationale Indépendante) continuent à être contestés dans ce parti. Le vieil opposant se considère toujours comme le vainqueur du scrutin. A l’Udps, un seul discours est actuellement de mise : la conquête de «l’imperium», pour avoir l’effectivité du pouvoir. On y croit comme dans la foi religieuse.

Socrate Nsimba